samedi 17 août 2019

OULANKA!

OULANKA !!! voilà ce qu’on du dire les premiers découvreurs de cet endroit béni des dieux. 
Forêts, lacs, rivières, rapides, rochers, ravins, falaises, aigles, loups, ours, caribous...météo changeante… 

 Nous sommes dans l’un des parcs les plus majestueux de la scandinavie. Un espace concentré d’un petit Canada, en Europe. 



Après une journée de préparatifs, nous avons parcouru les méandres des sentiers sauvages de cette partie de la Finlande, sur plusieurs jours, en autonomie. Les deux derniers jours ont été marqués par la pluie torrentielle, qui a modifiée la topographie des lieux. Heureusement, une stuga nous attendait, chauffée par le feu de bois.




 Cela nous a évité de planter la tente sous une pluie battante et un sol détrempé. Nous avons pu faire sécher nos vêtements et passer une nuit au sec. Le lendemain, dernier jour, retour ultime vers notre point de départ, le ciel s’est littéralement vidé sur nous, pluie diluvienne sur sol boueux et glissant. Je ne pensais pas que la pluie pouvait tomber aussi fortement sans répis pendant plusieurs heures.





 L’équipement nécessaire pour passer plusieurs jours en autonomie a exigé de prendre les chariots de randonnée. Le premier est celui offert par notre partenaire MOTTEZ et le second est de ma propre fabrication.


 Seulement, les difficultés du terrain nous ont usé rapidement car chaque racine (et je peux dire qu’il y en a!), chaque pierre, chaque trou, constituaient un obstacle. Très vite nos muscles se sont tendus au-delà du raisonnable. L’endurance s’est peu à peu limée.. L’épuisement se faisait sentir au bout de trois heures de marche forcée, seul le mental nous permettait de poursuivre. De plus, dans cette situation, nous devions garder de l’énergie pour surveiller les filles, contrôler leurs pas et s’assurer que tout aller bien pour elle. 

 C’est là que nous avons découvert leur incroyable résistance et leur fabuleuse capacité à garder le moral. Avec une sous-alimentation, peu de repos, elles ont été exemplaires et athlétiques. Elles se sont forgées le caractère lors de nos différents périples, et c’est sur le terrain, ces jours, à Oulanka, que nous avons pu constaté leur incroyable mental dans des situations compliquées physiquement.


 Le premier chariot pesait 30 kg, et portait l’alimentation. Le second chariot pesait 50 kg et portait les duvets, tente, auvent, eau, sac hygiène, sac ustensiles de cuisine. Laure portait en relais avec Victoria le sac vestimentaire, et je portais le sac pharmacie, papiers, matériel vidéo, accessoires de sécurité. Au total, plus de 120 kg sur les épaules et à tirer.



 L’épuisement nous fait passer dans une nouvelle dimension. La souffrance nous fait réagir différement du quotidien. Chaque pas, bloqué par une racine, une pierre, un trou, provoqué un étirement musculaire douloureux, un début de crampe, un durcissement musculaire rendant le maitien du chariot impossible. Mais pas question de lacher, il fallait poursuivre, malgré la fatigue musculaire, la soif, la faim.


Les moustiques, midges nous harcelaient en permanence, rendant la vision parfois difficile car il fallait fermer les yeux le temps d’une attaque éclaire de ces maudites bestioles. Ces insectes s’abattent sur vous par vague, rentrent dans les yeux, les oreilles, la bouche, et le fait de suer, les excitent que davantage. La moiteur des lieux, même à 15 degrés est réelle comme dans la jungle, même habillé léger, nous étions continuellement en sueur et en final en moins d’une demi-heure, nous étions trempés par notre propre condensation et non pas par la pluie, dans nos habits imperméables.

On ne pouvait pas s’arrêter pour se ravitailler, car nous nous refroidissions rapidement et se réchauffer sans feu était quasi-impossible dans nos habits mouillés. Il allait donc marcher, marcher, sans halte, tout en maintenant un rythme lent pour que les filles puissent garder leur propre tempo. 

Dans ces moments là, des souvenirs sur notre existence reviennent, alors que notre corps continue de lutter contre le terrain. L’esprit échappe à court instant au labeur du moment et semble se mettre en stand-by, comme un échapatoire temporaire. En un éclair, vous repensez à ce qui a fait de vous ce curieux individu, qui sur l’instant se retrouve dans une situation perilleuse, et volontaire. Quel chemin de vie vous amène à réaliser l’impensable, à vivre un scénario uniquement vu dans les livres. Aujourd’hui, le héros de l’histoire, c’est nous, notre famille, et les mots manquent pour décrire cette situation.

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